Clémentine vous raconte la première livraison de culottes, destinées à 24 femmes incarcérées dans la prison de Nouakchott.
STORY TIME
J’arrive le 10 janvier 2020 vers minuit à l’aéroport de Nouakchott.
Nafi Kane, directrice de Rendo, vient me chercher avec son frère. C’est Nafi, depuis le début de l’aventure, avant même que les fonds ne soient récoltés, qui me parle de ces 27 femmes incarcérées à la prison de Nouakchott. Je revois très nettement la scène, où après seulement quelques minutes de présentations, je me trouve à la fois surexcitée à l’idée de pouvoir aider ces femmes, et confuse de ma réjouissance devant une situation si complexe.
WELCOME DANS L’HUMANITAIRE.
Le 11, nous ne savons toujours pas si nous allons avoir accès à la prison. Il y en a une autre un peu plus loin au cas ou. Et sinon, il y a l’équipe féminine de football de Nouakchott qui est vivement intéressée, mais aussi le Ministère des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille, qui s’occupe de plusieurs femmes en réinsertion. Bref, j’ai seulement 58 culottes périodiques.
Le 12 et 13…je me balade, je monte sur les toits plats des maisons, j’appréhende doucement le 14, jour J, jour de la distribution. L’effectif de femmes incarcérées change constamment, ce jour là, il y aura 24 détenues.
Le 14, le frère de Nafi nous amène au siège du Ministère des Affaires Sociales et de la Famille, Oumou Kane, présidente d’AMAM(Association Multiculturelle pour un Avenir Meilleur) nous y attendra avec sa voiture, nous emmenons avec nous 2 autres femmes, membres de la direction de la famille et des femmes du Ministère des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille. Nous voilà en route pour la prison, les autorisations de visite en main, je commence à sentir mes jambes trembloter.
Aux portes de la prison, nous rencontrons Patrick, président de l’ONG NOURA, il vient fournir des dons de serviettes et de savons. Nous sommes contrôlés par les gardes, les téléphones ne sont pas autorisés, ni les sacs, tout doit rester à l’accueil.
Nous sommes amenées dans un premier bureau, où je vais devoir expliquer à 2 femmes dont je n’aurais pas le nom, ce que j’apporte. Je présente la culotte périodique, explique avec émotion à quel point c’est révolutionnaire (BECAUSE IT FUCKING IS). Je perçois aussitôt, une approbation, un engouement. Elles hochent la tête en signe de validation.
Je dépose par 2 les culottes périodiques au sol de la cour intérieure de la prison. Chacune des détenues vient une par une en récupérer un lot. Puis je vais dans les chambres communes, pour expliquer en toute intimité l’utilisation de cette culotte, avec l’aide D’Oumou Kane, qui traduira pour celles qui ne parlent pas français.
Certaines détenues sont souriantes, la plupart sont silencieuses. J’arrive tout de même à déceler un certain contentement face à ce nouveau produit. Oumou enthousiaste, leur dit que ce sont les premières femmes en Mauritanie à avoir des culottes comme celles ci!
Il reste 10 culottes, nous en laissons 2 pour l’infirmerie.
Au revoir.
Plus tard dans la journée, nous irons donner les 8 culottes restantes à l’équipe féminine de football de Mauritanie. Je serre la main de la capitaine de l’équipe, elle est en plein entrainement. 8 culottes c’est bien, mais il en faut plus.
Le 15 janvier, avion retour à 6h30 du matin.
Aujourd’hui, CSF réfléchit à un plan d’action pour distribuer à foison des culottes périodiques sur toute la planète.
Stay tuned.
Je tiens à remercier une nouvelle fois tout ceux qui ont contribué à cette première mission. Nous formons ensemble, une sacrée équipe!
Les petits ruisseaux font les grandes rivières!
Komentarze